Après plusieurs semaines au pays du soleil levant, et comme à mon habitude quand je pars en vadrouille, je laisse une trace de mon itinéraire sur mon blog. Même si je n’ai pas été aussi productive que ce que je l’aurais souhaité, voici différents croquis accompagnés de quelques commentaires.
➡ KYOTO
Ancienne capitale du pays, le voyage a commencé par quelques jours à Kyoto. Cette ville m’a séduite par ses temples et sa richesse culturelle. En tant que grande amatrice du patrimoine, j’ai trouvé que la ville avait beaucoup à offrir. Cependant, la forte affluence sur les sites emblématiques, loin d’être une légende, peut parfois nuire à l’authenticité de l’expérience. Cela peut déstabiliser... même si, au fond, nous participons aussi à cette fréquentation intense — un paradoxe difficile à ignorer.
C'est par exemple le cas du quartier de Gion, qui est assez incroyable pour son architecture japonaise typique et la présence de geishas. Mais les rues sont tellement occupées par les voyageurs qu’on ne peut pas vraiment en profiter pleinement.
J’ai donc préféré la tranquillité du Kenninji Temple qui se trouvait au bout de la rue Hanamiko-ji. Petite visite imprévue mais vraiment agréable où j’ai sorti pour la première fois mon carnet de croquis.
En explorant les ruelles autour du Nishiki Market — une rue marchande animée abritée sous une grande arcade — je suis tombée par hasard sur le temple Seigan-ji. L’imposante statue dorée du Bouddha qui prône au milieu de la pièce rend le lieu invraisemblable et tend au respect. Fascinée lors de mon premier passage, je suis revenue quelques jours plus tard pour le dessiner avec mon matériel de croquis. Pendant ma session de dessin, des locaux sont venus se recueillir, prier… ou sont venus curieusement voir ce que je faisais.
Un peu plus excentré, mais incontournable lors d’un passage à Kyoto, le Kinkaku-Ji est aussi surnommé pavillon d’or. Si la visite se fait très rapidement (si on ne s’arrête pas, le tour est fait en 15-20min), je reconnais que c’est très beau et la couleur du temple est vraiment atypique. Mais même en venant dès l’ouverture, il y a beaucoup de monde et comme les chemins ne sont pas très larges, on se retrouve vite serrés les uns contre les autres. C’est presque un miracle si j’ai réussi à faire un croquis : recroquevillée dans un coin, j’ai essayé de me faire oublier pour capter un peu de la magie du lieu.
A proximité, se trouve le temple Shikichi Shrine (aussi nommé Wara Tenjingu). En regardant sur internet, j’ai découvert qu’on y vénère Ko-no-hana-no-sakuya la déesse de l'accouchement, ce qui explique sans doute pourquoi ce sont souvent des couples avec des jeunes enfants qui s’y rendaient.
Une visite simple, mais agréable dans un temple plus confidentiel.
Durant le séjour, nous avons pu découvrir d’autres lieux souvent recommandés sur internet mais qui s’avéraient tellement blindés de monde que nous n’en avons pas apprécié toute l’ampleur : le sanctuaire Yasaka-jinja en centre-ville, Kiyomizu-dera qui bat tous les records de fréquentation ou encore la ruelle qui descend jusqu’au Hokan-ji en soit magnifique mais encore une fois bien trop touristique. Tant de lieux où je n’ai pas voulu ou juste pu m’arrêter pour faire des croquis…
A contrario, je regrette sincèrement de ne pas avoir de croquis potable à vous partager de ce qui a été mon endroit préféré de Kyoto : Le grand sanctuaire Fushimi Inari Taisha qui se découvre sur plusieurs kilomètres, au cours d’une petite randonnée sous environ 10 000 toriis.
Si au départ, il y avait tellement de monde qu’on avançait à la queue leu-leu, le dénivelé a découragé une majorité des touristes à parcourir le site dans son intégralité. Et plus on grimpait, plus le lieu devenait sauvage et vide de monde. Un régal en tout point !
Si jamais je retourne un jour à Kyoto, je n’hésiterais pas à y revenir (et j’y ferais des croquis !).
Nous avons pu avoir un aperçu de ce que pouvait l’atmosphère de la campagne / en banlieue de Kyoto, sur un site moins touristique, en se rendant au temple Adashino Nenbutsuji : Il s’agit d’un cimetière avec 8000 statues bouddhistes. Ce lieu atypique nous a laissé un souvenir tout particulier et qui nous a permis d’échanger directement avec des locaux. C’est ce genre d’expérience que nous étions venus chercher au Japon.
➡ OSAKA
Lorsque je préparais ce séjour, les informations que je trouvais sur Osaka me laissaient penser que la ville ne me plairait que peu. C'est d'ailleurs une des raisons qui a fait qu'une seule journée était prévue là-bas. Au final (et curieusement) Osaka m'a séduite, à titre personnel.
La journée a commencé par la découverte du Château d'Osaka et du parc de 106 hectares qui l'entoure. L'architecture de cet édifice fortifié est assez incroyable et je comprends pourquoi cela en fait un des lieux les plus célèbres du Japon. Forcément, cela attire du monde, mais je n'ai pas trouvé que c'était oppressant comme j'ai pu le ressentir ailleurs : L'espace autour du château est assez grand et permet une circulation piétonne aérée.
Si je n'ai pas été à l'intérieur du château, je suis déjà très heureuse de mettre posé devant, le temps d'un croquis.
En centre-ville, je n’avais pas de grande attente du quartier Dotonbori, et je dois reconnaitre qu’en arrivant devant les multiples écrans géants de publicités, j’ai réalisé à quel point cela pouvait être impressionnant. A un peu plus d’un quart d’heure de marche de là, le sanctuaire du Lion Namba Yasaka Jinja est assez spectaculaire et vaut le détour.
En s'éloignant un peu de l'effervescence et la foule du centre-ville, j'ai particulièrement aimé me poser en fin d'après-midi dans le parc de Sumiyoshi-taisha. Ce qui rend ce sanctuaire tout particulier est la présence d'un pont en arc rouge, Sorihashi. Je ne regrette pas d'avoir fait le déplacement jusque là-bas pour cette parenthèse de calme et de spiritualité.
➡ NARA
Avant d’arriver à Nara, ville connue pour son grand parc avec ses cerfs sacrés, il a fallu s’y rendre en transport en commun. J’ai profité de l’heure de trajet pour dessiner quelques personnes qui étaient dans le même wagon que nous.
Puis nous sommes arrivés.
Et je me suis régalée et aurais aimé y rester plus longtemps.
Je m'y suis sentie bien tout le long.
Le parc est si grand, qu’il est possible de choisir des chemins plus tranquilles, à l’écart de la foule. C’est ce que j’ai fais pour ma part, en me posant proche de la Bell Tower de Todai-Ji Shoro, le temps d’un croquis.
➡ TOKYO
Pour clore notre séjour, nous avons mis le cap sur Tokyo. Malgré l’effervescence qu’on lui prête souvent, la capitale ne m’a pas particulièrement charmée. Peut-être en raison de son rythme effréné, j’y ai trouvé moins d’inspiration qu’ailleurs — ce qui explique le nombre plus restreint de croquis réalisés là-bas. Si c’était à refaire, j’y passerais un peu moins de temps. Mais selon vos goûts et centres d’intérêt, vous pourriez être séduit par le dynamisme et l’énergie constante de cette mégalopole.
Voici toutefois quelques lieux que j’ai appréciés, même sans les avoir dessinés :
- la sortie du métro dans le quartier Akasaka sous la thématique d’Harry Potter, qui saura ravir le cœur de tout fan de la saga.
- Le spectacle nocturne sur la façade du Siège du gouvernement métropolitain de Tokyo : une animation gratuite. De jour, un observatoire situé dans l’une des tours offre une vue panoramique sur la ville. Malheureusement, il était exceptionnellement fermé le jour de notre passage (manque de chance !).
Côté dessin, j’ai été inspirée par les lieux suivants :
Le temple Gōtokuji, célèbre pour ses innombrables figurines de chats porte-bonheur (maneki-neko). Si l’on vient souvent pour les chats, j’ai aussi aimé la sérénité du parc et la structure de sa tour, qui m’ont servi de modèle pour un croquis.
Largement inspiré par notre tour Eiffel parisienne, la tour de Tokyo n’en reste pas moins un symbole de la capitale japonaise. J’ai pris plaisir à l’observer depuis le parc Shiba. De là, j’ai pu capturer en un seul dessin la silhouette rouge de la tour, entourée de plusieurs temples bouddhistes, dont le Zōjō-ji. Un joli contraste entre tradition et modernité, typique de Tokyo.
Lorsque j'ai su que j'allais séjourner à Tokyo, j'ai aussitôt supplié mes proches d’intégrer un séjour au Tokyo Disney Resort et de ses deux parcs : Tokyo Disneyland et Tokyo DisneySea.
Une journée enchantée à Tokyo Disneyland
La première journée au Tokyo Disneyland s'est déroulée à merveille ! C’était vraiment génial et à l’unanimité, nous sommes reparties ravies, avec un énorme coup de cœur pour l’attraction immersive de la Belle et la Bête, un bijou de technologie et de mise en scène. Mention spéciale aussi pour l’hospitalité des Castmembers, d’une gentillesse et d’une attention remarquables — un vrai plus qui a contribué à l’expérience enchantée.
Tokyo DisneySea : grandiose, mais surchargé
A côté, Tokyo DisneySea s’est avéré être un parc plus grand encore et avec des décors incroyables comme je n’en avais encore jamais vu… mais avec énormément de monde. Malheureusement, l’expérience s’est avérée bien moins fluide. Le parc était bondé, et les temps d’attente démesurés ont vite rendu la journée frustrante. Sans accès aux options coupe-files payantes, il était presque impossible de faire quoi que ce soit sans attendre au minimum 40 minutes — et souvent bien plus.
De notre côté, nous avons fait preuve de patience jusqu’à 120 minutes d’attente pour découvrir l’attraction de la Reine des Neiges, mais sur l’application du parc, nous avons vu qu’au même moment, certaines files atteignaient 260 minutes. Trois heures et demie pour une seule attraction ! Une ambiance bien différente de celle, fluide et joyeuse, de la veille. C’est dommage, car le potentiel du parc est immense, mais clairement difficile à apprécier dans de telles conditions.
Les files d’attente étaient si longues qu’elles commençaient à l’extérieur des attractions (dans le Land), si bien que j’ai pu réaliser ce croquis de la tour de Raiponce. Au moins, j’ai un souvenir « croqué » (mais je l’aurais troqué contre plus de fluidité, comme la veille si je pouvais ahaha).
Mes recommandations : Si vous souhaitez profiter du parc dans son intégralité, je conseillerais un séjour de trois jours : une à Tokyo Disneyland et deux journées à Tokyo DisneySea pour avoir le temps de faire toutes les attractions.
Pour clore cette série de croquis, je souhaitais partager quelques dessins réalisés loin des lieux emblématiques, mais qui témoignent malgré tout de mon quotidien à Tokyo. Ces endroits n’ont rien d’exceptionnel au sens touristique du terme, mais ils m’ont offert de belles parenthèses de tranquillité, à 15-30 min à pied de mon logement.
Le Horikiri Iris Garden ne figure probablement dans aucun guide touristique, et pourtant, il m’a offert un joli moment de calme. Il s’agit d’un petit parc de quartier, sans prétention, mais sans doute très apprécié des habitants du coin, notamment en période de floraison. J’y ai trouvé une atmosphère simple, paisible — idéale pour sortir carnet et crayons.
Un peu plus au nord, j’ai découvert un lieu assez surprenant : le Kosuge East Sports Park. Ce parc a la particularité d’être situé en hauteur, sur une sorte de terrasse urbaine qui domine la ville. C’était la première fois que je voyais un aménagement de ce genre. J’y ai réalisé deux croquis :
Le premier représente le jardin japonais dans son ensemble et son petit lac.
Le second se concentre sur un détail que l’on retrouve souvent au Japon : une lanterne de pierre traditionnelle, ou Tōrō, posée au milieu de l’eau. Ce genre de lanterne m’a toujours fascinée par sa simplicité élégante et sa symbolique.
Pour finir, que serait un voyage au Japon sans ses célèbres 7-Eleven, Lawson ou FamilyMart, ces konbini ouverts 24h sur 24h et qui nous ont souvent servis de point de chute en milieu ou fin de journée ?! Même si sur la fin, je saturais un peu de la nourriture de l’enseigne, cela restera un magasin emblématique de ce voyage et je ne doute pas que d’ici quelques temps, je me surprendrais à penser avec nostalgie à leurs plats à emporter, ahaha !
➡ Mon avis sur ce séjour
En toute honnêteté, mon ressenti sur ce séjour au Japon est partagé. J’en attendais beaucoup — peut-être trop — et je dois reconnaître que j’ai été un peu déçue par certains aspects. Non pas que la destination n’en vaille pas la peine, bien au contraire : le Japon a un immense potentiel, entre culture fascinante, paysages variés et patrimoine riche.
Mais il est possible que l’image idéalisée véhiculée par les réseaux sociaux ait placé la barre trop haute. Ou peut-être que l’organisation du voyage (rythme, itinéraire, affluence touristique) aurait mérité d’être pensé autrement.
Je ne dirais donc pas que je n’ai pas aimé le Japon. Mais c’est une destination que j’aimerais redécouvrir autrement, lors d’un futur voyage plus intimiste, loin des foules et des sentiers trop battus. J’aimerais avoir une seconde chance de les vivre pleinement.
Si vous avez déjà eu la chance de découvrir cette destination, je serais super preneuse d’avoir vos retours. Dans le cas contraire, cela vous inspirera peut-être (ou pas ahaha), pour un futur voyage.
En tout cas, merci de m’avoir lu jusqu’ici.
A très bientôt.